La Terre
Mallette de peinture en main dès l’enfance, j ‘ai découvert bien plus tard que la terre était mon matériau de prédilection ! Je la travaille dans la masse, fine ou granuleuse, colorée ou non ; à nous deux nous allons rechercher l’émotion, suggérer forme et mouvement !
Grès ou argiles, je m’appuie sur leur textures délicates ou consistantes.
La Céramique
Les sculptures sont en terre cuite connue plus souvent sous le nom de céramique, premier « art du feu ». Pour réaliser mes pièces, j’ utilise généralement de la terre à grès, à forte teneur en silice qui m’offre la meilleure consistance.
En cuisant, ce matériau se vitrifie et donne une très belle stabilité à la sculpture. Les couleurs chaudes de la terre sont alors parées d’une douce patine polychrome propre à chaque pièce.
La Texture
La terre à grès me convient pour sa texture et ses différentes couleurs. Je travaille la forme générale et l’aspect de surface au couteau et j’ai besoin d’une certaine résistance de la terre pour avoir les meilleurs rendus.
En observant plus précisément, vous pourrez constater que mes pièces sont rarement lisses, elles portent les empreintes laissées au fil du couteau. Je tiens à ce que l’aspect de surface conserve le rapport originel à la terre.
La Couleur
Brun, chamois, blanc, j’utilise la couleur naturelle des terres obtenue après cuisson comme base chromatique, puis je finalise la patine.
Les couleurs ajoutées vont renforcer ou recouvrir la teinte initiale et mettre en valeur les reliefs de chaque pièce.
Le Mouvement
J ‘aime l’idée de partir d’un bloc de terre inerte et d’en faire naître le mouvement… Je vais chercher la forme dans le bloc, pour faire surgir de la matière l’idée qui m’envahit l’esprit.
La technique que je développe est un mélange de sculpture et de modelage. Chacune de mes pièce est une pièce unique de par sa forme (ni moulage, ni reproduction), et de part son aspect puisque chaque patine est élaborée en fonction de la pièce.
La Cuisson
Précision importante, afin de fixer la forme et avant d’appliquer la couleur, la pièce est cuite ! Avant la cuisson, chaque pièce doit d’abord être être creusée afin d’élaborer une cavité reproduisant la forme extérieure de la sculpture. Cette étape est nécessaire car la cuisson d’une pièce peut la faire éclater si de l’air est resté contenu dans la terre sans pouvoir s’évacuer facilement. Elle doit ensuite être mise à sécher.
Viendra ensuite la cuisson : selon la terre employée, les températures de cuisson varient de 900°C à 1200°C.
La Patine
Il faudra attendre le refroidissement complet pour parer la pièce de sa patine. C’est la touche finale, celle qui va donner tout son sens à la pièce, en tenant compte de la couleur de la terre et de la forme de la sculpture. Elle sera soit recouvrante, soit au contraire tout en transparence. Elle donnera l’illusion d’un matériau différent comme le bronze, le bois, le cuir, le métal, ou bien se fera toute douce ornée de tons pastels. Dans tous les cas, c’est une déclinaison polychrome, travaillée au pinceau et propre à chaque pièce.
Les pièces brutes séjournent bien en vue dans mon atelier, le temps de m’imprégner de leur forme et de choisir quelle sera leur meilleure parure.
L’émaillage Raku
Dans le cas de l’émaillage raku, une deuxième cuisson est nécessaire immédiatement après l’application de l’émail. En fin de cuisson, les pièces sont sortie du four brûlant sans transition, de 1000°C à température ambiante, et subissent un choc thermique qui fait craqueler l’émail.
La pièce incandescente est plongée dans un bain de sciure de bois, déclenchant l’enfumage : la terre mise à nue lors du craquèlement de l’émail va se charger en noir de carbone indélébile, alors que l’émail, une fois nettoyé révèle sa couleur : c’est ce qui donnera l’apparence vernissée et craquelée des pièces avec finition raku.